Les ventes aux enchères volontaires (différents des ventes judiciaires, qui sont contraintes) permettent aux particuliers de vendre leurs biens mobiliers aux enchères publiques. Ce mode de vente a connu une forte progression en 2015 et intéresse de plus en plus de Français. Le marché est d’ailleurs en constante évolution, que ce soit avec les biens « en vogue » ou le développement du numérique.
Le personnage central d’une vente aux enchères volontaire est le commissaire priseur. C’est lui qui est habilité à estimer et fixer la mise à prix du bien, puis qui anime la vente. Il exerce en tant qu’opérateur de vente volontaire, à titre individuel ou au sein d’une société. Tout opérateur de vente doit se déclarer auprès de l’autorité de régulation, le Conseil des ventes volontaires des meubles aux enchères publiques. Les clients sont alors assurés qu’il remplit toutes les conditions légales exigées. « Acheter aux enchères en France présente comme avantage majeur, en plus de l’importance de l’offre, la sécurité de l’achat, confirme Laurent Martin, commissaire-priseur à l’Hôtel des ventes Martin-Bailly et associés à Metz. Les commissaires-priseurs engagent leur responsabilité lorsqu’ils rédigent la désignation d’un lot. Un recours pour non-conformité de l’article avec l’annonce qui en est faite est dès lors possible. Il est recommandé de demander un ‘rapport de condition’ auprès de la maison de vente avant de se décider à enchérir si l’on ne peut examiner le lot de visu. »
Cette sécurité bénéficie également au vendeur qui mandate l’opérateur par un contrat écrit appelé « réquisition de vente ». « Vendre aux enchères permet de voir son bien proposé à une clientèle justement mise en confiance, tout en bénéficiant des conseils d’un professionnel du marché de l’art, souligne Laurent Martin. Cela permet également de vendre en toute transparence, en mettant en concurrence la totalité des acheteurs potentiels, afin d’obtenir le vrai prix du marché. »
Souvent associés aux objets d’art ou de collection, les ventes aux enchères concernent cependant tous biens mobiliers. « Les commissaires-priseurs sont habilités à vendre aux enchères les biens meubles corporels, c’est-à-dire tout bien physique pouvant être déplacé, précise Thierry Pomez, commissaire-priseur à l’Hôtel des Ventes de Troyes. Cela va de la chaise et la table jusqu’aux bateaux ou avions, en passant par les animaux (ventes de chevaux à Deauville, animaux de ferme…), les bijoux, les objets d’art et de collection, mais également tout type de matériel industriel, de la perceuse à la grue de chantier en passant par la presse hydraulique ou encore la fraiseuse. Certains biens voient leur vente interdite ou soumise à une réglementation stricte : armes de guerre, espèces protégées, objets pouvant heurter la sensibilité du public (objets nazis, de torture, etc.). En revanche, les commissaires-priseurs n’interviennent jamais dans les ventes aux enchères immobilières (réservées aux notaires, ndlr). »
Les opérateurs de ventes voient donc se succéder de nombreux types de biens, « depuis les objets courants usuels de fond de maison dans le cadre de successions, jusqu’aux objets d’art (meubles anciens, tableaux, objets de décoration, …) et de collection (mode, design, numismatique, livres, jouets, militaria, timbres et cartes postales, …), provenant pour une bonne partie de successions, de dépôts volontaires suite à un changement de goût, à un déménagement, à un partage, … explique Thierry Pomez. Une part importante de notre activité concerne également le matériel industriel ». L’activité et les biens proposés varient également selon les générations : comme pour tout marché, l’offre et la demande évoluent. « Mon domaine d’activité était égalitairement partagé entre les principales catégories : tableaux, bijoux, objets d’art et mobilier, analyse Laurent Martin. Aujourd’hui je présente davantage de bijoux et de montres (d’hommes) que de tableaux, anciens en tout cas. Par ailleurs les grands vins et les vieux alcools font l’objet d’une très forte demande ».